13 systèmes de conduite autonome sur 14 ne passent pas les tests (dont celui de Tesla) !
L’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) s’est attelé à la tâche de noter 14 systèmes d’automatisation de la conduite automobile partielle. Et les résultats de son rapport s’avèrent problématiques puisque seul celui du constructeur japonais Lexus obtient une note acceptable. Un véritable camouflet pour cette technologie qui ambitionne de préfigurer le futur de la mobilité…
En termes de sécurité routière, tous les systèmes de conduite semi-autonomes (ou presque) seraient défaillants. C’est en tout cas ce que sous-entend l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) dans son étude datée du 12 mars 2024. « Nous avons évalué les systèmes d’automatisation partielle de BMW, Ford, General Motors, Genesis, Lexus, Mercedes-Benz, Nissan, Tesla et Volvo et la plupart d’entre eux n’incluent pas de mesures adéquates pour prévenir les abus et empêcher les conducteurs de perdre leur concentration sur ce qui se passe sur la route » a ainsi tranché le président de l’IIHS, David Harkey.
Lexus se démarque, loin devant Tesla et Mercedes
Sur les 14 systèmes testés, il n’y a guère que le système Teammate, disponible sur la limousine Lexus LS, qui a été jugé favorablement. Les onze autres ont été estimés médiocres tandis que deux – celui du GMC Sierra (GM Super Cruise) et du Nissan Ariya (Nissan ProPILOT Assist 2.0) – ont même récolté le qualificatif de « marginaux ». Parmi les mauvais élèves répertoriés, l’IIHS pointe du doigt les systèmes embarqués des Ford Mustang Mach-E (Ford BlueCruise), Genesis G90, Mercedes-Benz Classe C berline, Tesla Model 3 (avec le Tesla Full Self-Driving) et Volvo S90 (Volvo Pilot Assist) mais « les lacunes varient d’un système à l’autre », affirme Alexandra Mueller, chercheuse principale à l’IIHS qui a dirigé le développement de ce programme d’analyse.
Pour cause : « De nombreux véhicules ne contrôlent pas correctement si le conducteur regarde la route ou s’il est prêt à en prendre le contrôle. Beaucoup manquent de rappels d’attention qui arrivent assez tôt et sont suffisamment puissants pour réveiller un conducteur dont l’esprit vagabonde. Beaucoup, enfin, peuvent être utilisés même si les occupants ne portent pas leur ceinture ou lorsque d’autres fonctions de sécurité vitales sont désactivées », justifie Alexandra Mueller. Une défectuosité qui peut se révéler très dangereuse puisque, bien que la plupart des systèmes de conduite semi-autonome disposent de certaines protections garantissant la concentration du conducteur, devant être prêt à reprendre le volant en cas de besoin, ces tests démontrent qu’ils ne sont pas assez robustes pour être totalement fiable.
Certes, « une automatisation partielle facilite les longs trajets, mais il y a peu de preuves qu’elle rend la conduite plus sûre. Comme l’ont illustré de nombreux accidents très médiatisés, cela peut introduire de nouveaux risques lorsque les systèmes ne disposent pas des protections appropriées », précise David Harkey. L’alerte lancée par ce tableau de classification de l’IIHS vise donc à encourager les constructeurs automobiles dans le développement de mesures de protection susceptibles de contribuer à réduire les abus intentionnels et les pertes d’attention prolongées. « Aucun système n’a obtenu de bons résultats dans tous les domaines, mais dans chaque catégorie, au moins un système a bien fonctionné. Cela signifie que les correctifs sont facilement disponibles et, dans certains cas, peuvent être réalisés avec une simple mise à jour logicielle », tente d’ailleurs de positiver David Harkey.
Date : 18/03/2024
Auteur : Clotilde Gaillard – L’Automobile & L’Entreprise
