Sécurité routière: les données révèlent des améliorations en 2018, mais d’autres mesures concrètes et rapides sont nécessaires

Sécurité routière: les données révèlent des améliorations en 2018, mais d’autres mesures concrètes et rapides sont nécessaires

Moins de personnes ont perdu la vie sur les routes européennes l’année dernière, mais des efforts supplémentaires sont indispensables pour faire un grand bond en avant, selon les nouveaux chiffres préliminaires sur la mortalité routière pour 2018 publiés aujourd’hui par la Commission européenne.

En 2018, quelque 25 100 personnes ont perdu la vie lors d’accidents de la route dans l’UE-28. Ce nombre est en baisse de 21 % par rapport à 2010, et de 1 % par rapport à 2017. La moyenne enregistrée de 49 décès par million d’habitants confirme que les routes européennes sont de loin les plus sûres au monde. Ce constat indique toutefois aussi que nous ne sommes pas en bonne voie pour atteindre notre objectif de réduire de moitié le nombre de tués sur les routes d’ici à 2020. Il souligne la nécessité que les États membres et l’ensemble des acteurs de la sécurité routière prennent rapidement des mesures pour exécuter le plan d’action stratégique de l’UE sur la sécurité routière, publié en mai 2018 dans le cadre du train de mesures «L’Europe en mouvement» de la Commission Juncker, qui définit les actions spécifiques envisagées pour le mandat actuel de la Commission.

Violeta Bulc, commissaire chargée des transports, a déclaré à ce propos: «Je salue bien sûr toute réduction du nombre de tués sur les routes mais chaque décès est à lui seul inacceptable. Nous avons fait preuve de détermination et d’ambition dans notre lutte en faveur de la sécurité routière, en adoptant un plan d’action stratégique, des mesures concrètes pour la sécurité des véhicules et des infrastructures, ainsi qu’un cadre d’action pour la prochaine décennie. Nous poursuivons les efforts pour atteindre la «Vision zéro» (zéro décès sur les routes d’ici à 2050) et nous sommes déterminés à travailler avec tous les États membres, ainsi qu’avec le Parlement et les acteurs de la sécurité routière, afin d’assurer le degré de sécurité que les citoyens de l’UE demandent et qu’ils méritent.»

La Commission a déjà adopté des mesures concrètes en matière de sécurité des véhicules et des infrastructures, et les deux instruments correspondants ont été approuvés par le Parlement et le Conseil au début de l’année 2019. En ce qui concerne les infrastructures, une cartographie des risques sera effectuée pour toutes les autoroutes et les routes principales, et les usagers vulnérables de la route devront être systématiquement pris en compte dans l’ensemble des évaluations, audits et inspections de sécurité. En ce qui concerne les véhicules, un certain nombre de dispositifs de sécurité seront intégrés dans tous les véhicules neufs, tels que l’adaptation intelligente de la vitesse pour aider les conducteurs à rester sous la limite de vitesse autorisée, ainsi que d’autres nouvelles technologies éprouvées, telles que le freinage d’urgence automatisé et l’aide au maintien de la trajectoire.

En 2018, les États membres avaient, dans leur majorité, un taux de mortalité routière inférieur à 60 décès par million d’habitants.

Les pays de l’UE présentant les meilleurs résultats en matière de sécurité routière pour 2018 étaient le Royaume-Uni (28 décès/million d’habitants), le Danemark (30/million), l’Irlande (31/million) et la Suède (32/million). La Slovénie (-13 %), la Lituanie (-11 %), la Bulgarie (-9 %) et la Slovaquie et Chypre (-8 %) ont enregistré, en 2017-2018, une diminution des accidents de la route supérieure à la moyenne.

Seuls deux États membres de l’UE, contre sept en 2010, ont enregistré un taux de mortalité routière supérieur à 80 tués par million d’habitants. Les pays affichant le taux de mortalité le plus élevé étaient la Roumanie (96/million), la Bulgarie (88/million), la Lettonie (78/million) et la Croatie (77/million).

Un grand nombre d’usagers vulnérables de la route ont été touchés: piétons, cyclistes, motocyclistes et personnes âgées, notamment dans les zones urbaines. Compte tenu de l’évolution démographique et de la tendance actuelle favorable à une mobilité active et durable, l’on s’attend à ce que ces catégories de personnes représentent à l’avenir une proportion plus importante des usagers de la route, nécessitant une attention particulière.

Outre les décès, l’UE centre également son action sur les blessés graves: selon des estimations, pour chaque personne tuée l’année dernière sur les routes de l’Union, cinq autres ont été gravement blessées (environ 135 000).

Prochaines étapes

Dans son cadre d’action pour la sécurité routière pour la période 2021-2030 et son plan d’action stratégique pour la sécurité routière, tous deux publiés en mai 2018 dans le cadre du paquet «L’Europe en mouvement», la Commission confirme l’objectif à long terme de l’UE d’amener le nombre de morts et de blessés graves sur les routes à un niveau proche de zéro d’ici à 2050. Les nouveaux objectifs intermédiaires, qui donnent suite à la déclaration de La Valette de 2017 faite par les ministres des transports, sont de réduire de 50 % le nombre de tués sur les routes entre 2020 et 2030 et de diminuer de moitié le nombre de blessés graves au cours de la même période.

Mortalité routière par million d’habitants – Statistiques préliminaires par pays pour 2018[1]

2010

2017

2018

2017-2018

2010-2018

Belgique

77

54

52

-4 %

-30 %

Bulgarie

105

96

88

-9 %

-20 %

République tchèque

77

55

62

14 %

-18 %

Danemark

46

30

30

0 %

-31 %

Allemagne

45

39

39

3 %

-10 %

Estonie

59

36

51

40 %

-15 %

Irlande

47

33

31

-5 %

-30 %

Grèce

113

68

64

-6 %

-45 %

Espagne

53

39

39

-1 %

-27 %

France

64

51

48

-5 %

-18 %

Croatie

99

80

77

-4 %

-26 %

Italie

70

56

55

-2 %

-20 %

Chypre

73

62

57

-8 %

-18 %

Lettonie

103

70

78

10 %

-31 %

Lituanie

95

67

61

-11 %

-43 %

Luxembourg

64

42

60

44 %

13 %

Hongrie

74

64

64

1 %

-15 %

Malte

31

41

38

-5 %

38 %

Pays-Bas[2]

32

31

Autriche

66

47

45

-3 %

-28 %

Pologne

103

75

76

2 %

-26 %

Portugal

80

58

59

1 %

-35 %

Roumanie

117

99

96

-4 %

-21 %

Slovénie

67

50

44

-13 %

-34 %

Slovaquie

65

51

46

-8 %

-28 %

Finlande

51

43

43

-1 %

-13 %

Suède

28

25

32

28 %

22 %

Royaume-Uni[3]

30

28

28

-2 %

-4 %

UE 28

63

49

49

-1 %

-21 %

[1] Les chiffres de 2018 sont basés sur des données provisoires. Ils sont sujets à des changements mineurs pour certains pays.

[2] Les Pays-Bas n’ont pas publié de données provisoires pour 2018.

[3] Les chiffres pour le Royaume-Uni sont une estimation basée sur des données allant jusqu’en juin 2018.

Source : ec.europa.eu

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