Conduite autonome : l’industrie allemande propose conjointement une norme pour l’encadrer

Conduite autonome : l’industrie allemande propose conjointement une norme pour l’encadrer

Les résultats du projet de Méthodes de vérification et de validation (VVM) de la conduite autonome, débuté il y a quatre ans par une vingtaine d’entreprises allemandes spécialisées dans l’industrie automobile, ont été dévoilés fin novembre. Une nouvelle norme est proposée pour encadrer les véhicules automatisés.

L’Allemagne a toujours montré son implication dans les technologies de véhicules sans chauffeur. Avec une loi votée en mai 2019 au Bundestag, ce pays devenait le premier au monde à intégrer les voitures autonomes dans la réglementation routière. Un cadre juridique avait ainsi été pensé pour que ces véhicules puissent circuler sur l’ensemble des routes ouvertes du territoire dès l’année 2022. Si nous n’y sommes pas encore, de premières avancées ont été concrétisées, à l’image de l’homologation de certaines fonctionnalités SAE de niveau 4. Celles-ci concernent tous les dispositifs permettant au chauffeur de se détourner de la route pendant que le véhicule poursuit ses tâches de manière autonome.

Certaines variantes des Mercedes Classe S et de l’EQS Berline disposant de l’Intelligent Park Pilot bénéficient du système de stationnement automatisé dans le parking P6 d’APCOA de l’aéroport de Stuttgart (Allemagne). Avec cette fonctionnalité, la voiture devient son propre voiturier. L’automobiliste peut en sortir après avoir paramétré, à l’aide d’une application mobile, la place de parking attribuée. La Mercedes n’a plus qu’à s’y rendre de manière autonome, et à faire le chemin inverse sans personne derrière le volant. Mais l’usage de cette possibilité est encore restreint à une zone particulièrement délimitée. À terme, on imagine aisément que le but est de la propager au reste des routes allemandes. Tout comme l’ensemble du système SAE de niveau 4, qui pour rappel, dispense le chauffeur de toutes actions relatives à la conduite. Il devient alors un simple passager, assis derrière un volant.

Adapter les systèmes en amont

Mais avant d’en arriver là, de nombreux critères doivent être pris en compte pour assurer la sécurité de l’ensemble des usagers de la route. C’est la raison pour laquelle 21 acteurs de l’industrie automobile allemande se sont associés il y a quatre ans pour pencher sur les contours de la conduite automatisée. « Piétons, cyclistes, deux-roues motorisés, intersections à visibilité limitée : l’un des plus grands défis pour les systèmes de conduite automatisée est de faire face à la circulation dans un environnement urbain, qui se caractérise par un énorme volume d’usagers de la route, de systèmes de feux de circulation, de panneaux de signalisation et de véhicules », détaille Roland Galbas, employé chez Bosch et coordinateur du Projet de Consortium VVM (méthodes de vérification et de validation).

Le projet VVM a pour mission d’encadrer l’utilisation de ces systèmes autonomes. « Il s’agit de vérifier que les fonctions de conduite automatisée réagissent de manière sûre et fiable, et qu’elles profitent également aux clients en termes de précision et de qualité », précise dans un communiqué Mark Schiementz, autre coordinateur du projet et salarié de BMW. Le groupe appelle à ce que chaque fonction de sécurité soit dûment vérifiée avant d’être approuvée pour la route. Un modèle comprenant un ensemble de procédures, de méthodes et d’outils a ainsi été développé pour permettre cette vérification.

Faire d’une norme allemande une référence mondiale

« Outre le respect des réglementations, le principe directeur qui sous-tend le travail de l’industrie automobile allemande n’est pas seulement de mettre le progrès technologique sur les routes le plus rapidement possible, mais aussi de fournir des véhicules et des systèmes sûrs sur lesquels on peut compter à tout moment », ajoute Mark Schiementz. Assurer leur fiabilité dès le développement des systèmes, et non pas avoir à les adapter ensuite, telle est l’une des missions du projet VVM. « Pour que les futurs véhicules puissent même gérer des scénarios extrêmement rares, ils auront besoin de structures et de processus compréhensibles », poursuit le représentant de Bosch.

Par son approche commune, l’industrie automobile allemande veut montrer son rôle de pionnier en matière de conduite autonome. « L’approche méthodologique du projet VVM est la première norme au monde à prendre également en compte les processus industriels », peut-on lire dans le communiqué publié par les entreprises partenaires du projet. En partie financé par le ministère fédéral allemand de l’économie et de l’action climatique, celui-ci a été présenté fin novembre à la Carl Benz Arena de Stuttgart. Cette version finale doit recevoir l’approbation des autorités avant d’espérer devenir une norme mondiale. « Les modèles développés ici permettent pour la première fois de fournir à tous les constructeurs automobiles les mêmes structures pour la vérification et la validation des systèmes de conduite automatisée dans les zones urbaines », félicite Dr. Helmut Schittenhelm de Mercedes-Benz. Reste à savoir si les autres constructeurs veulent donner le même crédit aux allemands.

Source : www.auto-infos.fr/

Date : 29/11/2023

Auteur : JÉRÉMY LEQUATRE-GARAT

 

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