Les comportements au volant, miroir des défauts de la société
A la veille du long week-end de l’Ascension, l’un des plus chargés de l’année sur les routes, la Fondation VINCI Autoroutes publie les résultats de son 14e Baromètre de la conduite responsable. Réalisée par Ipsos auprès de 12 413 personnes dans 11 pays européens, cette vaste enquête annuelle dresse un état des lieux des comportements et représentations des Européens au volant.
Les comportements au volant, miroir des défauts de la société
- 65 % des conducteurs français téléphonent au volant
- 43 % prennent le volant alors qu’ils se sentent très fatigués
- 32 % « collent » délibérément le véhicule d’un conducteur qui les énerve
- 67 % admettent injurier d’autres conducteurs
- 18 % descendent de leur véhicule pour s’expliquer avec un autre conducteur
Un climat de tension et d’anxiété qui demeure très élevé
- 88 % des conducteurs français déclarent avoir peur du comportement agressif des autres conducteurs
(83 % des conducteurs européens) ; - 67 % admettent injurier d’autres conducteurs (52 %) ;
- 55 % klaxonnent de façon intempestive les conducteurs qui les énervent (50 %) ;
- 32 % « collent » délibérément le véhicule d’un conducteur qui les énerve (31 %) ;
- 18 % descendent de leur véhicule pour s’expliquer avec un autre conducteur (21 %).
Des règles du code de la route très souvent transgressées, au mépris de la sécurité
- 91 % des conducteurs français déclarent dépasser de quelques kilomètres/heure la limitation de vitesse indiquée (85 % des conducteurs européens) ;
- 72 % déclarent ne pas respecter les distances de sécurité (58 %) ;
- 46 % roulent sur la voie du milieu de l’autoroute alors que la voie de droite est libre (53 %) ;
- 28 % doublent à droite sur l’autoroute (35 %).
La distraction, dangereuse pour la conduite, touche une large majorité de conducteurs
- 78 % des conducteurs français utilisent leur smartphone ou programment leur GPS au volant
(77 % des européens) ; - 65 % téléphonent au volant (+11 par rapport à 2018 ; 67 %, +4 par rapport à 2018) et 44 % le font même régulièrement (44 %). L’utilisation du Bluetooth se généralise : 59 % des conducteurs s’en servent pour téléphoner (+4 en 1 an et +15 par rapport à 2018 ; 57 %, +1 en un an et +12 par rapport à 2018) ;
- Parmi ceux qui téléphonent, 14 % ont déjà eu ou failli avoir un accident en raison de l’utilisation du téléphone au volant (14 %) ;
- 87 % des conducteurs déclarent qu’il leur arrive de détourner le regard de la route plus de 2 secondes lorsqu’ils sont au volant[1] (+13 en 4 ans ; 84 %, +6 en 4 ans).
[1] A 130 km/h, 2 secondes sans regarder la route, c’est 72 mètres parcourus à l’aveugle.
Somnolence : un risque sous-estimé, pourtant bien réel
- 43 % (+7, 38 %) des conducteurs français déclarent prendre le volant alors qu’ils se sentent très fatigués[1].Parmi eux :
- 42 % (38 %) ont déjà eu l’impression de s’assoupir au volant vs. 30 % des conducteurs en général (26 %) ;
- 20 % (18 %) ont déjà eu un accident ou un presqu’accident en raison d’un assoupissement au volant vs. 14 % des conducteurs en général (13 %) ;
- 34 % ne s’arrêtent jamais pour faire une sieste vs. 33 % des conducteurs en général (38 % vs. 38 %).
[1] La dette de sommeil des Français continue de s’accroitre : en 2024, le temps de sommeil des Français en semaine est de 6h42, soit 16 minutes de moins qu’en 2023. Source : Enquête sur le sommeil des Français, INSV/Fondation VINCI Autoroutes, mars 2024
Alcool, drogues : les jeunes hommes particulièrement concernés
- 26 % des hommes de 25 à 34 ans (17 % des hommes européens de 25 à 34 ans) ont déjà pris le volant en état d’ébriété, c’est-à-dire en étant au-dessus de la limite du taux d’alcool autorisé et en ressentant les effets de l’alcool sur leur état physique ou leur perception, vs. 9 % des conducteurs en général (7 %) ;
- 16 % des hommes de 25 à 34 ans (9 % des hommes européens de 25 à 34 ans) ont déjà conduit après avoir fumé du cannabis vs. 4% des conducteurs en général (4 %) ;
- 21 % de l’ensemble des conducteursqui déclarent avoir déjà conduit en ressentant les effets de l’alcool, l’ont également déjà fait après avoir fumé du cannabis (26 %) ;
- 30 % des conducteurs ayant pris le volant en état d’ébriété, ont déjà eu ou failli avoir un accident lié à cet excès (40 %).
L’impact spectaculaire d’un accident ou d’un presque accident sur le comportement au volant : pourquoi attendre un drame pour adopter une conduite responsable ?
- 92 %des conducteurs français qui ont personnellement eu ou failli avoir un accident, ou dont un proche a été tué ou blessé grièvement dans un accident de voiture, ont fait évoluer leur comportement au volant (89 %).
Parmi eux :
- 85 % déclarent être plus vigilants sur la route (82 %) ;
- 81 % déclarent respecter plus strictement le code de la route (77 %) ;
- 33 % sont davantage stressés quand ils prennent la voiture (30 %).
« Le portrait des Français au volant qui ressort de cette nouvelle édition du Baromètre de la conduite responsable reflète une société partagée entre la crainte de la montée de la violence, y compris sur la route, et la difficulté de chacun, quel que soit son âge, à agir en faveur de son apaisement. Respecter les règles du code de la route, avoir conscience des conséquences de ses actes pour soi-même et pour les autres, résister à l’impulsivité et à l’individualisme sont autant de moyens de lutter contre la violence routière et la violence en général. » Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation VINCI Autoroutes
Source : Fondation VINCI
Date : 07/05/2024
Auteur : Fondation VINCI Autoroutes