La conduite autonome n’a clairement pas dit son dernier mot

La conduite autonome n’a clairement pas dit son dernier mot

Après une période de creux, la mobilité sans chauffeur connaît un regain d’intérêt depuis quelques mois. Outre de multiples expérimentations en France et en Europe, c’est à présent un projet d’EasyMile qui vient confirmer le retour en force de cette pratique. La preuve avec une flotte de 5 navettes autonomes déployées en Belgique et capable de transporter plus de 200 passagers par heure.

Elle constituait l’avenir de l’automobile dans l’imaginaire collective, et ce depuis plusieurs décennies. Mais les coûts de développement et les tests plus ou moins concluants ont failli avoir raison de cette innovation, nombre d’entreprises spécialisées comme Navya ayant frôlé la liquidation judiciaire. La conduite reprend pourtant du poil de la navette comme en témoignent les expérimentations de La Poste à la Rochelle, de Renault pendant Roland-Garros ou encore Toyota et Valeo durant les JO de Paris 2024.

EasyMile inaugure la mise à l’échelle du transport autonome

Au-delà de la France, les projets du type se multiplient également, à l’image de celui qui s’implante actuellement sur le site touristique de Terhills, en Belgique, qui accueille environ 1 million de vacanciers chaque année. Après une phase pilote réussie d’un an, ce dernier se voit doté d’une flotte de 5 navettes entièrement autonomes de la marque toulousaine EasyMile. Un service absolument inédit en Europe puisque ces véhicules n’embarquent aucun opérateur ou accompagnateur de sécurité à leur bord. Sous supervision à distance, ce système de transport dépasse également le stade de projet d’essai, sa nature commerciale en faisant le premier du genre dans l’industrie des navettes autonomes.

À la différence de la phase pilote (qui a été menée en collaboration avec Flanders Make et De Lijn), l’exploitation de ces navettes pionnières n’est pas subventionnée, mais financée par LRM, Terhills et les partenaires du site à savoir Terhills Hotel, Terhills Cablepark, Terhills Resort by Centerparcs et Elaisa Wellness. Un investissement qui permet de maintenir la gratuité de ces navettes pour les visiteurs du site dont le nombre, aux heures de pointe, pourrait se porter à 200 passagers par heure. Chaque navette peut aussi embarquer une douzaine de passagers et s’avère accessible aux personnes en fauteuil roulant.

Comme le souligne Gilbert Gagnaire, PDG et fondateur d’EasyMile« l’expansion de la flotte avec supervision à distance prouve non seulement que la technologie est au point, mais positionne également Terhills comme un exemple concret de l’utilisation d’un transport autonome innovant pour accroître l’efficacité. En parallèle, nous continuons à ouvrir la voie à l’intégration de la mobilité autonome dans autant d’endroits que possible en Europe et au-delà. » Une idée de rayonnement que confirme Jo Brouns, ministre flamand de l’Économie et de l’Innovation, pour qui « véhicules autonomes, véhicules télécommandés ou feux de circulation intelligents [sont] autant de sujets sur lesquels nous avons des projets en cours pour la mobilité de demain ! »

Le cas problématique de Waymo

Si l’avenir de la conduite autonome se pare de nouvelles embellies sur le Vieux continent, quelques acteurs outre-Atlantique continuent de voir les nuages s’amonceler au-dessus de leurs activités, à l’image de la marque de conduite autonome d’Alphabet, Waymo. Les régulateurs américains regrettent en effet le nombre croissant d’incidents impliquant des véhicules de l’entreprise sœur de Google qui circulent à Phoenix, Los Angeles et San Francisco. Dans une récente lettre envoyée à Waymo, l’instance fait état de 17 collisions impliquant les voitures autonomes de l’entité. Si la plupart ont percuté des portails ou d’autres véhicules en stationnement, cinq situations enfreignant le Code de la route, notamment par une conduite à contresens, ont également été dénoncées.

En mars dernier, c’était cette fois l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) qui s’était attelé à la tâche de noter 14 systèmes d’automatisation de la conduite automobile partielle. Et seul celui du constructeur japonais Lexus a obtenu une note acceptable, induisant un véritable camouflet pour une technologie sur laquelle beaucoup misent pourtant, tel le patron de Tesla Elon Musk qui, le 8 août prochain, devrait donner des informations sur ses projets de taxi autonome. Une ambition initiée en 2015 : mieux vaut tard que jamais…

 

Source : Auto Infos

Date : 03/06/2024

Auteur : Clotilde Gaillard

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