De l’autre côté, l’équipementier italien a déjà présenté sa dernière innovation : Sensify. Il s’agit d’un système de freinage utilisant l’intelligence artificielle pour s’adapter à toutes les éventualités et piloter les roues séparément via un algorithme. Associé avec les composants de frein Brembo, ce procédé permet de gérer de manière optimale le freinage de chaque roue indépendamment des autres. Avec Michelin, l’idée est « d’intégrer leurs compétences en logiciel à notre maîtrise historique des systèmes de freinage », appose le PDG Daniele Schillaci. Même son de cloche chez l’entreprise française : « Ensemble, Michelin et Brembo élaborent une solution novatrice pour les véhicules de demain, conçue dès aujourd’hui pour les constructeurs automobiles. »
Jusqu’à 4 mètres de moins en freinage
Durant 17 jours, du 30 septembre au 29 octobre 2024, les deux entreprises ont mené des essais de freinage les pistes du centre de recherche et développement de Michelin à Ladoux (Puy-de-Dôme). Deux véhicules identiques ont été utilisés : l’un avec le système Brembo Sensify associé aux solutions connectées Michelin ; l’autre avec un ABS classique. Sur pistes sèches puis mouillées, avec des pneus Michelin Pilot Sport ou Pilot Alpin neufs, des pneus à bande de roulement de 2 mm, à la pression nominale ou en sous-gonflage ; à des vitesses allant de 50 à 130 km/h, les premiers tests en conditions réelles – suivant ceux réalisés au préalable en réalité virtuelle – ont été plus que concluants. La distance de freinage peut être réduite jusqu’à quatre mètres en situation d’urgence dans diverses conditions.
Un système pour tous les pneus
Avec ce combo de technologies, le temps de réaction est réduit, la perte de traction est minimisée, la stabilité latérale est améliorée et le blocage des roues est évité. « Aujourd’hui, Michelin s’oriente vers une “gestion axée sur les données”, où simulation et développement des logiciels deviennent des outils clés de suivi en temps réel des performances des pneus », précise Serge Lafon, en charge de la première monte chez le pneumaticien. Reste désormais à savoir quels pourraient être les constructeurs intéressés par cette innovation pensée par les deux entreprises. Celle-ci est assurément coûteuse mais son gain sécuritaire semble indéniable. Michelin précise d’ailleurs que la technologie peut être appliquée sur les pneumatiques de ses concurrents.