En découvrant hier que Stellantis a encore provisionné 768 millions d’euros pour remplacer les airbags défectueux Takata sur la seule année 2024, il faut rappeler que l’équipementier japonais responsable de cette affaire a généré l’un des plus grands scandales de l’automobile qui touche plus d’une trentaine de constructeurs dans le monde. Depuis les premiers rappels qui remontent à 2014 aux Etats-Unis, on estime que son coût global serait compris dans une fourchette entre 30 et 50 milliards d’euros.
En 2016, peu avant sa faillite, l’équipementier japonais Takata estimait à 21 milliards d’euros le coût des rappels d’airbags dans son pire scénario. Un coût qui a largement été revu à la hausse depuis cette époque. Au niveau de Stellantis, par exemple, le constructeur a encore provisionné 768 millions d’euros pout cette affaire des airbags en 2024, ce qui porte à 1,7 milliards le coût de ces interventions depuis 2021 pour un seul constructeur alors que plus d’une trentaine sont concernés dans le monde.
100 millions d’airbags dans le monde
Pour rappel,Takata, équipementier japonais, était un leader mondial des airbags et ceintures de sécurité. Mais dès les années 2000, l’entreprise a utilisé un agent chimique instable, le nitrate d’ammonium, sans agent desséchant. Résultat : des airbags pouvant exploser et projeter des fragments dangereux. Takata a dissimulé ces défauts pendant des années. Le scandale éclate en 2014 après plusieurs accidents mortels et une enquête américaine, même si Honda avait fait un premier rappel en 2008…
Un coût estimé entre 30 et 50 milliards d’euros
L’Agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) a été la première à reconnaître que le nitrate d’ammonium contenu dans les airbags de Takata était un facteur entrant en ligne de compte dans les explosions d’airbags. Face à l’ampleur du problème, 100 millions d’airbags seraient concernés dans le monde. De nombreux constructeurs (Honda, Toyota, BMW…) ont rappelé des millions de véhicules. Takata, accablé par les poursuites et les rappels, a fait faillite en 2017, laissant une dette de 8 milliards d’euros. C’est l’un des plus grands effondrements industriels du Japon. Aux Etats-Unis, on estime que 45 millions d’airbags avaient été remplacés en 2024, soit 68% des pièces concernées dans le pays, et 6 millions restaient à remplacer.
