Airbags défectueux : Volkswagen n’échappe pas à la crise des rappels
Citroën, Audi, Ford… et maintenant Volkswagen. Comme le groupe Stellantis, le constructeur automobile allemand se voit lourdement impacté par les défauts des airbags de la marque Takata qui équipent nombre de ses modèles. Parmi eux, des up!, des Fox, des Polo, des Passat, des Crafter et des Transporter soumis à une campagne de rappel massive.
L’heure est grave au point que Volkswagen a créé une page entièrement dédiée au problème. Sobrement intitulée « Action de rappel : airbags », celle-ci permet aux conducteurs d’entrer le numéro de châssis de leur véhicule afin de vérifier si ce dernier se trouve concerné par le scandale des airbags mortels de Takata. L’équipementier automobile japonais, qui aurait équipé près de 100 millions de véhicules dans le monde avant de faire faillite en 2017, avait déjà été épinglé en 2014 quand Mazda, Honda et Nissan avaient dû rappeler 3 millions de modèles assemblés entre 2000 et 2005 en raison de ces éléments de sécurité potentiellement fatals.
Comme le stipule Volkswagen sur son site, « sur certains véhicules équipés d’un airbag frontal et fabriqués au cours d’une période de production limitée, il est possible qu’en raison d’une forte humidité de l’air et de variations de température importantes, le gaz propulseur de l’airbag soit altéré. De ce fait, il se pourrait qu’en cas d’accident avec activation de l’airbag frontal, le boîtier du générateur de gaz de l’airbag éclate. Des pièces en métal pourraient alors se détacher et, dans certaines circonstances, blesser grièvement les occupants du véhicule. » Pour éviter tout incident, Volkswagen ne se veut pas alarmant mais préconise toutefois, et de façon « impérative », « le remplacement du générateur de gaz de l’airbag ou pour certains modèles l’airbag complet. » Rassurant…
Plus de 8 millions de véhicules problématiques à l’échelle mondiale
Alors que le groupe Stellantis a, de son côté, été contraint par le service de surveillance du marché des véhicules et des moteurs d’envoyer un courrier enjoignant les propriétaires français de 247 000 voitures impliquées à « cesser immédiatement » de conduire leur auto, Volkswagen n’interdit (pour le moment) pas l’utilisation de ses modèles embarquant des airbags défectueux. Listant les véhicules douteux, notamment des Passat de 2006 à 2009, des Polo de 2006 à 2009, des Up! de 2012-2013 ou des utilitaires Crafter de 2006 à 2017, le constructeur allemand assure que « la durée de remise en état du véhicule est d’environ 1 à 2 heures et peut varier selon l’étendue de la réparation » et que « le rendez-vous de l’intervention doit être pris dans les meilleurs délais auprès d’un de nos réparateurs agréés. »
Dans le détail, les Volkswagen Passat et Polo ciblées doivent voir le générateur de gaz de l’airbag frontal côté conducteur être remplacé, comme sur les VW Transporter visés. Sur les Volkswagen up!, c’est l’airbag frontal conducteur tout entier doit être remplacé tandis que sur les Volkswagen Fox fabriquées à partir de mai 2007, le générateur de gaz de l’airbag frontal côté conducteur doit être changé et l’airbag frontal côté passager contrôlé. Enfin, sur les Volkswagen Crafter, l’airbag frontal côté conducteur ou passager avant doit être remplacé. Si Volkswagen n’a, pour l’instant, pas encore communiqué sur le nombre de véhicules touchés par ce rappel, la quantité pour défaut de qualité risque d’être importante. Stellantis, pour sa part, a dû opérer le retour de 8,2 millions de véhicules, dont 1,4 million en France.
Source : L’Automobile et L’Entreprise
Date : 12/06/2024
Auteur : Clotilde GAILLARD