Airbags Stellantis défectueux : le point

Airbags Stellantis défectueux : le point

Vendredi 7 juin, le groupe Stellantis a élargi les rappels des modèles touchés par les problèmes d’airbags aux C4, DS 4 et DS 5, et à des modèles Opel. Il s’agit de la seconde campagne de rappel après celle des C3 et DS 3. Et elle concerne également des véhicules produits entre 2009 et 2019.

Stellantis a toutefois indiqué, à l’agence de presse Reuters, qu’il s’agissait d’un « rappel préventif » de ces airbags, « sans immobilisation de véhicules ». « Et les remplacements sont effectués de façon échelonnée selon la pratique habituelle, en accordant la priorité à l’âge du véhicule et à la localisation géographique », indique Stellantis. « Les véhicules C4DS 4, DS 5 sont basés sur des plates-formes différentes, utilisant des références de coussins gonflables différentes, pour lesquels aucun cas de défaillance n’a été identifié », a expliqué le groupe à Reuters.

Airbags Stellantis : les C3 et DS 3 rappelées

Début avril puis début mai de cette année, Stellantis avait lancé deux rappels successifs pour des C3 et DS 3 en raison d’airbags défectueux de la marque Takata. Le gaz contenu dans ces airbags, du propergol, est susceptible de se dégrader avec le temps. « Dans le cas d’un accident dans lequel les airbags se déploient, il pourrait se rompre avec trop de force, blessant les occupants du véhicule », indique le document de rappel.

Comme l’indique le site de France TV, des incidents graves concernant ces airbags se seraient produits dès 2021. En juin 2023, les parquets de Basse-Terre et de Point-à-Pitre en Guadeloupe ont ainsi ouvert une information judiciaire dans trois dossiers d’homicides involontaires et deux dossiers de blessures involontaires. Les faits ont eu lieu entre le 24 octobre 2021 et le 16 mai 2023.

Des informations judiciaires en Guadeloupe et en Guyane

L’un de ces dossiers concerne une automobiliste de 44 ans décédée au volant d’une DS 3. Il ressort de l’autopsie que sa mort a été causée par la « projection d’un élément métallique de l’airbag conducteur en direction de la tête de la victime », suite au déclenchement de l’airbag, sans choc préalable. Deux autres informations judiciaires ont été ouvertes : au tribunal de Pointe-à-Pitre pour le décès de trois personnes, et à Cayenne en Guyane. La localisation de ces incidents en outre-mer s’explique par l’accélération de la dégradation du propergol, causée par la chaleur et l’humidité.

Selon l’AFP, 60 000 véhicules ont été d’ores et déjà réparés. Et Stellantis a annoncé avoir mis à disposition 60 000 véhicules de courtoisie pour les clients lors des dépannages. Mais difficile d’apprécier le nombre de clients professionnels concernés par ces problèmes d’airbags. En raison d’un financement largement tourné vers la LLD, les flottes professionnelles restent moins susceptibles d’être touchées. Chez Arval, on rappelle ainsi que « les derniers modèles concernés ont été mis à la route en 2019. Au vu de la durée moyenne des contrats de location longue durée, notre flotte de véhicules n’est pas concernée, ou de manière très marginale », nous a signalé ce loueur.

La LLD peu concernée

Les flottes en achat restent plus susceptibles d’être concernées, et notamment celles des collectivités. À l’Ugap, on indique « relayer l’information confirmée par les constructeurs via un mailing ». En précisant « rester à disposition des clients pour toute question ». Dans les collectivités dont les flottes qui comptent des modèles concernés, plusieurs gestionnaires de flotte indiquent ne pas avoir reçu jusqu’ici de sollicitation de la part du constructeur. À Brest par exemple, la flotte compte seulement quatre véhicules concernés. « Pour l’instant, nous n’avons reçu aucun courrier du constructeur pour nous aviser de la procédure à suivre, comme c’est le cas lors des rappels constructeurs », pointe Laurent Bouvet, responsable service véhicules et engins de la métropole.

Le Figaro constatait, dans son édition de samedi, le manque de moyens déployé par Stellantis. « Les garages sont débordés et les pièces de rechange manquent », notait le quotidien. Chez Stellantis, on assure « faire passer les pros en priorité, ou au moins leur trouver un véhicule de courtoisie ». Les clients concernés peuvent s’inscrire « sur un site. Quelques jours plus tard, ils reçoivent un code, qui veut dire qu’un airbag a été envoyé dans leur concession pour le remplacer. Ensuite, l’opération dure une à deux heures », indique le groupe. « Stellantis a provisionné 941 millions d’euros en 2022 et 2023 pour « gérer le service client » dans le monde entier à propos de cette affaire », relève l’AFP.

 

Source : FLOTAUTO

Date : 07/06/2024

Auteur : Frédéric Blin

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