L’ONU interdit les DB killers amovibles sur les échappements de motos
La Commission économique des Nations Unies pour l’Europe vient d’adopter une nouvelle série d’amendements au Règlement 92 de l’ONU, qui régit l’homologation des échappements des deux-roues motorisés. La nouvelle réglementation impose aux fabricants de seconde monte de rendre impossible le retrait des DB killers. Une étape importante dans la lutte contre le bruit excessif.
Les règles qui régissent l’homologation des échappements de deuxième monte viennent d’évoluer. Un changement dont se félicitent l’ACEM (Association des constructeurs européens de motocycles) et la FEMA (Federation of Motorcyclists’ Association) dans leur objectif commun de réduire le niveau sonore excessif provoqué par une minorité de motards. En effet, une nouvelle série d’amendements proposés par le groupe de travail sur le bruit et les pneumatiques (GRBP), placé sous l’égide de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU), vient d’être adoptée par l’ONU. Un ensemble de modifications qui changent les conditions d’homologation des échappements de seconde monte et donc leur conception.
Rendre impossible le retrait des DB killers
La série d’amendements 03 du règlement N°92 de la CEE-ONU fixe toutes les conditions d’homologation des échappements de deuxième monte. L’un des principes de base repose sur le fait qu’un silencieux de seconde monte ne doit pas produire davantage de bruit que le modèle d’origine. Une obligation parfois contournée par certains fabricants grâce à un réducteur de bruit aisément amovible ou à une valve plus ou moins active selon le régime moteur. Les nouvelles règles d’homologation mettent fin à ces possibilités avec un double objectif : empêcher toute modification illégale et faciliter sa détection en cas de tentative. Ainsi, la conception des échappements va évoluer pour rendre quasiment impossible toute modification illégale. « Les silencieux d’échappement de remplacement non d’origine et leurs éléments doivent être conçus et fabriqués en tenant compte des mesures de protection contre toute manipulation non autorisée, de telle sorte qu’il ne soit pas possible de retirer les éléments contribuant à l’atténuation du bruit ou de les rendre inefficaces. Toute manipulation non autorisée doit causer des dégâts irréversibles pour l’ensemble », précise le nouveau texte. La règlementation conseille ainsi aux fabricants de souder l’ensemble des parties dans le cas d’éléments métalliques. Elle prévoit également une protection physique et informatique des logiciels de gestion des silencieux qui en sont équipés, afin de parer à toute tentative de modification.
Une application progressive
L’ACEM a travaillé avec l’IMMA (International Motorcycle Manufacturers Association) et « les acteurs de l’industrie des échappements de remplacement » pour formuler des recommandations qui ont servi de base aux nouveaux amendements. Pour assurer une transition industrielle et commerciale acceptable, les fabricants d’échappements disposent de 36 mois pour proposer des produits répondant à ces nouveaux textes. Au-delà de ces nouvelles règles d’homologation et de leurs conséquences positives en matière de nuisances sonores, les constructeurs veulent éviter un durcissement des normes d’émissions sonores en première monte. En effet, un abaissement de 2 dB sur les deux-roues neufs serait « techniquement et économiquement très difficile », alors qu’une réduction de 5 dB serait « tout simplement irréaliste » selon Wim Taal, secrétaire général de la FEMA, relayant ainsi la position de la fédération mais aussi de l’ACEM. Ce combat se révèle donc important pour l’avenir des deux-roues motorisés. Déjà interdits sur certaines routes, ces derniers pourraient difficilement résister à une norme beaucoup plus stricte en matière d’émissions sonores, si ce n’est en passant à l’électrique…
Source : auto-infos
Date : 18/03/2025