Mauvaise série pour Stellantis avec une nouvelle campagne de rappel aux États-Unis
Les campagnes de rappel ont toujours été fréquentes chez les constructeurs, certains étant plus touchés que d’autres. Stellantis traverse actuellement une mauvaise passe. Après les rappels des airbags Takata, particulièrement en Europe avec Citroën et DS, le constructeur se voit contraint de rappeler 1 million de véhicules aux États-Unis en raison d’un problème de caméra de recul susceptible de provoquer des accidents.
D’après les autorités de régulation fédérales aux États-Unis (NHTSA), le constructeur franco-italo-américain aurait lancé un rappel sur plus d’un million de véhicules aux États-Unis en raison d’un problème de caméra de recul.
Il est indiqué que le rappel concernait des véhicules équipés d’un logiciel radio susceptible d’empêcher l’affichage de l’image de la caméra de recul, réduisant ainsi la visibilité arrière globale du conducteur. Le rappel concerne plusieurs modèles : Chrysler Pacificas et Jeep Grand Cherokees des années 2021-2023, Dodge Durangos 2021-2022, Ram Promasters et Jeep Compass, Wagoneer et Grand Wagoneer 2022-2023, ainsi que les modèles Ram 1500, 2500 et 3500 de 2022. Les propriétaires des véhicules concernés recevront une notification par courrier début août et pourront faire mettre à jour gratuitement le logiciel radio chez les concessionnaires, selon la National Highway Traffic Safety Administration.
Les limites du « pricing power » sur la qualité des voitures ?
Même si ce nouveau rappel est moins grave que celui concernant les airbags Takata, qui immobilisent le véhicule en attendant sa réparation, il s’ajoute à une série de problèmes pour Stellantis. Ce rappel tombe particulièrement mal pour le constructeur, et il est difficile de déterminer si ces incidents sont simplement une mauvaise série ou si le « pricing power » tant vanté par Carlos Tavares, CEO de Stellantis, atteint ses limites en termes de qualité des véhicules produits à l’échelle mondiale.
La crise des airbags : une gestion des rappels complexe
La crise des airbags devient un véritable cauchemar pour le groupe Stellantis. Après avoir initialement rappelé des DS3 et des Citroën C3, le constructeur a lancé une seconde campagne de rappels techniques concernant cette fois certaines Citroën C4, DS4 et DS5. Cette situation met sous pression le réseau de réparateurs agréés, tandis que l’indignation monte parmi la clientèle. La liste des constructeurs exposés à la défaillance des airbags de l’équipementier japonais Takata (en faillite en 2017) ne cesse de s’allonger, mais elle semble prendre une ampleur inédite du côté du groupe Stellantis. Ses marques Citroën et DS sont directement concernées par les campagnes de rappels lancées le mois dernier.
Une première campagne de rappel pour les C3 et DS3
Il convient de rappeler que ces rappels concernent déjà 530 000 modèles DS3 et Citroën C3 fabriqués entre 2009 et 2019. Le dispositif, baptisé « stop driving », a d’abord ciblé les véhicules situés dans le sud du pays. Ces régions, exposées à des conditions climatiques chaudes et humides, sont propices à la dégradation du gaz contenu dans les coussins gonflables, augmentant ainsi le risque de déclenchement intempestif et de blessures, voire de décès, en cas d’accident.
Une action collective engagée
« Les réseaux après-vente du constructeur sont confrontés à plusieurs défis, notamment le manque de voitures de remplacement et de stocks d’airbags de rechange. De plus, le discours de la marque semble difficilement tenable vis-à-vis de la clientèle dont les véhicules sont équipés d’airbags Takata potentiellement mortels, mais qui ne sont pas remplacés en raison de leur localisation dans le nord de la France », souligne un professionnel.
Stellantis a indiqué avoir déployé 60 000 véhicules de courtoisie (dont 25 000 en France) pour assister les clients dont les voitures sont immobilisées. « À ce jour, plus de 60 000 véhicules C3 et DS3 ont déjà été réparés ou sont en cours de traitement », a rappelé le constructeur.
Malgré ces mesures, les clients dénoncent une réaction poussive et insuffisante de la part du constructeur. Une action collective vient d’ailleurs d’être engagée sur le plan judiciaire. De son côté, Stellantis a provisionné 941 millions d’euros en 2022 et 2023 pour « gérer le service client » entourant l’affaire des airbags défectueux. Toutefois, l’industriel semble pris de court par l’ampleur de la crise.
Source : Auto Infos
Date : 19/06/2024
Auteur : Christophe Carignano