Sécurité Routière: les grands excès de vitesse en hausse de 50% pendant le reconfinement
Les grands excès de vitesse, c’est-à-dire ceux supérieurs de 50 km/h à la vitesse maximale autorisée, ont bondi de 50% depuis le début du reconfinement, a-t-on appris mardi auprès de la Sécurité routière, des chiffres comparables à ceux du confinement du printemps.
Pendant ces 55 premiers jours de confinement, le nombre de ces infractions avait progressé de 40% par rapport à la même période de 2019, malgré une baisse du trafic de 75%, selon les chiffres du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Céréma).
Lors des semaines du 2 et du 9 novembre, les radars automatiques ont cette fois constaté une augmentation de 22% du nombre d’excès de vitesse supérieurs de 40 à 50 km/h à la vitesse maximale autorisée (VMA) par rapport aux mêmes semaines de l’année dernière.
Les excès de vitesse inférieurs de 20 km/h à la VMA ont en revanche diminué dans le même temps de 30%.
« C’est inquiétant, mais malheureusement pas étonnant », a réagi auprès de l’AFP Marie Gautier-Melleray, la Déléguée interministérielle à la sécurité routière (DISR). « On avait imputé, pendant le confinement, la hausse des très grands excès de vitesse à la tentation des gens d’accélérer devant une route très dégagée. Là, la circulation est moins dégagée », a-t-elle ajouté.
« L’explication qui paraît la plus naturelle mais méritera d’être affinée, c’est que ces personnes, qui subissent de fortes contraintes liées au confinement, jugé pesant, aient envie dans d’autres domaines de s’affranchir des contraintes », a poursuivi Mme Gautier-Melleray, rappelant que « la vitesse était la première cause d’accidents mortels en France ».
La Sécurité routière s’attend à voir, en novembre, se poursuivre la baisse de l’accidentalité constatée en octobre (-22,6%), en partie imputable aux effets des deux phases de couvre-feu.
Mais elle redoute qu’elle ne « soit pas si importante qu’elle devrait l’être », comme pendant le confinement du printemps, où le nombre de personnes tuées avait chuté de moitié (et le trafic de 75%).
La DISR craint également que, comme au printemps, « les Français prennent de mauvaises habitudes et les gardent » une fois les restrictions levées et le trafic redevenu plus dense.
« Lors du déconfinement, les grands excès de vitesse avaient diminué très progressivement et on n’avait retrouvé un niveau proche de la normale qu’à la fin de l’été », a souligné Marie Gautier-Melleray.
Source : www.am-today.com